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Récession ou rebond? Trois stratégies pour trois scénarios

Compte tenu de la possibilité d’une récession, comment les conseillers peuvent-ils accompagner au mieux leurs clients entre les différents scénarios? Steve Shepherd, dirigeant et gestionnaire de portefeuille à BMO Gestion mondiale d’actifs (BMO GMA), décompose les stratégies pour chaque possibilité et analyse en profondeur les indicateurs que les investisseurs devraient surveiller.

Février 2023

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Steven Shepherd

CFA, Directeur général et directeur de portefeuille, équipe Solutions d’investissement multiactif de BMO

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Le pouvoir de la planification

Comme le dit le vieil adage : ne pas planifier, c’est planifier l’échec. Gérer un portefeuille avec un rétroviseur conduit au désastre. Cela signifie que le meilleur service que les conseillers puissent fournir à leurs clients est de planifier différents scénarios. Pour ce faire, il faut diversifier.

Selon l’horizon de placement du client et sa tolérance du risque, un portefeuille peut avoir une orientation plus ou moins dynamique, mais l’étendue de la diversification, soit la gamme des actifs du portefeuille, devrait demeurer assez semblable. En termes plus simples : les portefeuilles d’un client prudent et celui d’un client audacieux devraient plus ou moins contenir les mêmes types d’actifs, mais dans des combinaisons différentes. Cette mentalité est la base du portefeuille traditionnel composé à 60 % d’actions et à 40 % d’obligations. Les comptes équilibrés ont été malmenés en 2022, mais du point de vue statistique, il est peu probable que cela se reproduise en 2023. À long terme, la stratégie est viable. Pour paraphraser mon collègue Fred Demers, « la disparition du portefeuille équilibré a été grandement exagérée »1.

Gérer un portefeuille avec un rétroviseur conduit au désastre.

Trois scénarios, trois stratégies

Mise à part la probabilité de chaque scénario – atterrissage brutal, atterrissage en douceur et atterrissage parfait – nous nous retrouvons face à une question clé : comment les portefeuilles devraient-ils être positionnés, et quels renseignements les conseillers peuvent-ils communiquer à leurs clients si l’un de ces scénarios se concrétise? Prenons chaque scénario l’un après l’autre :

Atterrissage en douceur

Si la Réserve fédérale américaine (la « Réserve fédérale ») et d’autres banques centrales sont parvenues à s’en sortir, et que nous ne voyons qu’une légère récession, on peut s’attendre à une forte réaction des marchés boursiers. En fait, les marchés ont commencé l’année en se comportant, dans une certaine mesure, comme des enfants excités par le sucre : ils ont obtenu ce qu’ils voulaient de la part de la Réserve fédérale (c’est-à-dire des indications de la fin des hausses de taux, comme en témoigne leur faible augmentation de 25 points de base) et ont réagi de façon optimiste. Le souci est que s’ils reçoivent davantage d’indications accommodantes, ils pourraient devenir incontrôlables, ce qui explique que la Réserve fédérale ait tenté de tempérer les attentes. En effet, elle dit aux marchés de ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué et qu’il faudra du temps pour maîtriser l’inflation. Quoiqu’il en soit, dans un scénario d’atterrissage en douceur, nous pouvons nous attendre à un rebond des actions comme des obligations, avec un rebond probablement plus vigoureux des actions. La question récurrente est celle de la durée du gel des taux d’intérêt par les banques centrales; plus tôt elles cesseront de relever les taux, plus longue sera la pause, et vice versa. En conséquence, dans le cas d’un atterrissage en douceur, vous voudrez probablement surpondérer légèrement les actions et conserver les titres à revenu fixe plutôt que les liquidités, étant donné que les taux risquent finalement de baisser.

Atterrissage brutal

Un atterrissage brutal serait un moment d’échec pour la Réserve fédérale, une prise de conscience que ses augmentations de taux, trop fortes et trop rapides, ont causé des dommages excessifs à l’économie. Dans ce cas, elle serait probablement forcée de réagir en procédant bien plus tôt à un abaissement des taux, car une récession plus longue et plus profonde réduira rapidement l’inflation, mais causera trop de tort aux marchés du travail et aux consommateurs. Un élément clé à retenir ici est que les investisseurs ne peuvent pas jouer sur les deux tableaux : ils ne peuvent pas profiter d’un atterrissage en douceur et attendre des banques centrales qu’elles abaissent rapidement leurs taux, car le premier objectif de la Réserve fédérale est d’éviter une récession à double creux comme nous l’avons connue dans les années 1980. L’inflation ressemble un peu à un feu de camp : vous ne pouvez pas vous contenter de l’asperger d’un peu d’eau et vous attendre à ce qu’il s’éteigne pour de bon; vous devez vraiment l’éteindre et vous assurer que la moindre braise s’est consumée. Dans un atterrissage brutal, le positionnement dans les titres à revenus fixes s’avérera probablement rentable, surtout compte tenu des rendements plus élevés que nous avons constatés au cours de la dernière année par rapport à la décennie précédente. Compte tenu de l’accélération de la baisse des taux, il serait probablement sage de s’éloigner de la courbe de duration et privilégier les placements prudents dans les actions, en mettant l’accent sur la qualité et la valeur.

Atterrissage parfait

Sans surprise, la fin de l’inflation avec une moindre perte supplémentaire d’emplois et un taux d’intérêt final raisonnable entraînera probablement une hausse sur tous les marchés financiers à risque. Assez curieusement, ce n’est peut-être pas le résultat privilégié, car il pourrait entraîner une remontée de l’inflation plus rapide que ne le souhaite la Réserve fédérale, conduisant à un retour prématuré à des taux d’intérêt plus élevés. Pour revenir à l’analogie du feu de camp, dans ce scénario, l’inflation peut ne pas avoir été totalement « éteinte », de sorte que subsiste le risque d’une nouvelle flambée. N’oubliez pas de surveiller les reprises excessives du risque et de prendre des bénéfices en conséquence, afin d’ajouter des couvertures à la baisse en cours de route. L’utilisation sélective des options d’achat couvertes est l’un des moyens que nous avons utilisés pour couvrir le risque, ce qui peut également se faire au moyen d’attributions à des fonds négociés en bourse (FNB) d’options d’achat couvertes.

L’inflation ressemble un peu à un feu de camp : vous ne pouvez pas vous contenter de l’asperger d’un peu d’eau et vous attendre à ce qu’il s’éteigne pour de bon.

Signaux au milieu du bruit

Il peut être difficile de trouver un sens dans la mer de données dont disposent de nos jours les investisseurs, en particulier lorsqu’il s’agit d’évaluer les risques de récession. Voici quelques indicateurs à surveiller, notamment les indicateurs évidents et moins connus :

  • Les taux d’intérêt : Le commentaire des banques centrales, en particulier en ce qui concerne leur intention de suspendre ou de poursuivre leurs hausses de taux, est un signe de leur perception de la situation économique. Il importe également de noter que la politique monétaire est un mécanisme lent et en décalé. Par conséquent, les données économiques d’un seul mois ne suffisent pas nécessairement à indiquer un tournant.
  • L’inflation : Le taux d’inflation sur trois mois est un moyen de mesurer la trajectoire de l’inflation. Il donne un taux annualisé dont l’utilisation permet, de façon simpliste, de prévoir la baisse de l’inflation. Il est également utile d’aller plus loin et de comparer l’inflation de base et l’inflation globale. Si les chiffres globaux peuvent chuter en raison de la volatilité des prix de l’énergie, l’inflation de base reste plus stable en raison de l’intégration des coûts salariaux et du logement dans la mesure globale.
  • L’emploi : Au-delà des chiffres absolus de l’emploi, un bon indicateur historique a été la moyenne glissante sur quatre semaines des premières demandes de prestations d’assurance-emploi aux États-Unis. Habituellement, de 300 000 à 400 000 demandes par semaine sont enregistrées avant que l’on puisse conclure que le marché du travail - et l’économie - est vraiment en difficulté. Les chiffres récents n’ont pas atteint un tel niveau, se situant aux alentours de 200 0002.
  • Logement : Il existe plusieurs façons d’analyser le marché canadien du logement. Du point de vue des propriétaires, il n’est jamais agréable de voir baisser les prix de revente. En revanche, si l’on regarde le marché dans son ensemble, les prix des logements neufs ont encore augmenté de 3,9 % sur un an à l’échelle nationale. La détérioration de l’accès à la propriété, qui dépend de la rigidité des prix et de taux hypothécaires plus élevés, est plus préoccupante. En 2017, 45 % du salaire moyen était nécessaire pour pouvoir s’acheter une maison de plain-pied indépendante, et près de 60 % au second trimestre l’an dernier, avec des situations régionales extrêmes. Les loyers ont évidemment aussi grimpé en flèche dans les grands centres urbains4. Cette situation a bien sûr un impact sur le revenu disponible, réduisant les dépenses et contribuant potentiellement à un ralentissement économique.
  • Crédit à la consommation : Récemment, les défauts de paiement sur les cartes de crédit, les crédits hypothécaires et les emprunts automobiles ont augmenté, mais sans atteindre des niveaux qui indiqueraient une récession sévère. Ces chiffres méritent d’être surveillés. Une hausse majeure peut indiquer un ralentissement économique plus long et plus douloureux.

Quelle est la situation et comment va-t-elle évoluer?

L’équipe Solutions d’investissement multiactif de BMO GMA étudie en profondeur la possibilité d’une récession. À l’heure actuelle, le scénario de référence est celui d’un « atterrissage en douceur », soit une récession relativement courte sans être particulièrement douloureuse. Je dirais personnellement que la probabilité de ce scénario est d’environ 70 %. Le changement important est le moment de la récession, désormais repoussé au second semestre de 2023, voire à 2024.

De nombreux facteurs indiquent que ce ralentissement peut être différent des ralentissements économiques antérieurs, notamment le fait qu’une forte inflation a été, en partie, alimentée par l’offre plutôt qu’une surchauffe de l’économie. Cela pourrait signifier une récession moins douloureuse.

J’estimerais à 20 % la probabilité d’un « atterrissage brutal », soit une récession plus longue et douloureuse, qui pourrait résulter de politiques excessivement restrictives ou d’un choc négatif imprévu. Enfin, sous la rubrique « ne jamais dire jamais », j’estimerais à 10 % la probabilité d’un « atterrissage parfait », sans récession.

Veuillez communiquer avec votre représentant des ventes BMO Gestion mondiale d’actifs pour obtenir de l’aide et des conseils.




1 Fred Demers, « Dix grandes tendances en matière de placement pour 2023 », point de vue mensuel de BMO GMA : édition spéciale, janvier 2023.

2 « U.S. Initial Jobless Claims », 16 février 2023.

3 Statistique Canada, indice des prix des logements neufs sur 12 mois, au 31 décembre 2022, par l’intermédiaire de Bloomberg.

4 Statistique Canada, Teranet-Banque Nationale, CREA

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