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« Rendre sa grandeur aux marchés internationaux » Il est temps de (ré)adopter la diversification au moyen d’actions internationales

Avril 2025

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Brittany Baumann

Ph. D., Vice-présidente et stratège en placement, Solutions d’investissement multiactif

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« La diversification : le seul avantage gratuit dans le domaine de l’investissement. » – Harry Markowitz

  • Le programme « Les États-Unis d’abord » du président Trump oblige les principaux partenaires commerciaux à repenser leur politique de fond en comble. Les répercussions sur le dollar américain et la croissance ailleurs qu’aux États-Unis renforcent les arguments en faveur d’une diversification au moyen d’actions régionales après des décennies de rendement nettement supérieur des actions américaines.
  • D’un point de vue tactique, les actions internationales ont tendance à inscrire des rendements supérieurs lorsque le dollar américain s’affaiblit et que la croissance mondiale reprend. Nous pensons que le dollar américain est en train d’atteindre un sommet et que nous approchons du sommet d’incertitude commerciale.
  • Dans une perspective à long terme, le protectionnisme et l’isolationnisme des États-Unis augmentent l’attrait des actions non américaines en encourageant les investissements visant à améliorer la productivité. La politique américaine pourrait être de plus en plus défavorable au dollar américain, ce qui pèserait sur le potentiel de croissance et aurait une incidence sur les flux de capitaux. La région EAEO (Europe, Australasie et Extrême-Orient), en particulier l’Europe, semble la plus attrayante, à notre avis.

Tous les investisseurs savent que la diversification est une bonne chose pour la construction d’un portefeuille, mais cette approche bien établie et pleine de bon sens des placements a eu du mal à s’imposer pendant près de trois décennies de rendement supérieur des actions américaines par rapport à un large éventail de marchés boursiers non américains (figure 1). La dernière décennie a même évolué vers un paradigme anecdotique où de nombreux investisseurs se sont laissés convaincre par l’idée qu’il n’y avait pas de solution de rechange (c.-à-d. TINA « there is no alternative») en dehors des actions américaines. Le danger avec les placements, c’est de s’attendre à ce que les choses durent éternellement. Bien entendu, rien n’est éternel lorsqu’il s’agit de choisir les marchés boursiers gagnants.


La réinitialisation de Trump : remettre en question l’exceptionnalisme tout en réveillant le reste du monde

Les actions américaines ont récemment perdu les gains qu’elles avaient enregistrés après les élections, car le président Trump a accordé la priorité à des politiques défavorables à la croissance (droits de douane, DOGE – Département de l’efficacité gouvernementale, sécurité frontalière) et les prévisions de croissance aux États-Unis ont commencé à reculer. Bien qu’il reste difficile de prévoir la prochaine décision de Trump, on peut supposer que ces politiques sont des moyens de parvenir à une fin et qu’elles sont nécessaires pour réaliser le programme « Les États-Unis d’abord » de Trump, c’est-à-dire équilibrer le budget et accroître la production intérieure. Bien que cela puisse ressembler au scénario illustrant la pire situation pour les actifs à risque, de puissantes tendances émergent et offrent des occasions aux investisseurs. Elles sont des sous-produits du programme « Les États-Unis d’abord » de Trump.


Les actions internationales ont le vent en poupe

Les actions internationales ont tendance à inscrire des rendements supérieurs lorsque le dollar américain s’affaiblit et que la croissance mondiale reprend. Nous avons assisté à la première phase de cette tendance, qui reflète une réévaluation des valorisations extrêmes en Europe et en Chine, alors que les prévisions de croissance aux États-Unis ont atteint un sommet et que la croissance commençait à atteindre un creux ailleurs. Le dollar américain a également atteint un sommet en janvier.

Figure 1 : Rendement total des actions américaines par rapport aux actions non américaines des pays développés

Sources : Global Financial Data, Bloomberg et BMO Gestion mondiale d’actifs. Données au 28 février 2025.

Il n’y a pas eu de périodes durables de rendements supérieurs des actions internationales depuis plus de 20 ans (figure 1). Ce qu’il faut, c’est une dépréciation prolongée du dollar américain et une convergence de la croissance menée par des pays autres que les États-Unis. D’un point de vue tactique, nous pensons que le dollar américain a atteint un sommet, car les révisions à la baisse de la croissance américaine maintiennent le cycle de réduction des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) intact (figure 2). La somme des politiques de Trump pourrait s’avérer plus négative pour la croissance aux États-Unis qu’ailleurs, même si les États-Unis sont les moins exposés au commerce, ce qui entraînera une prime de change négative pour le dollar américain semblable à celle observée pour la livre sterling après le Brexit. Enfin, l’incertitude commerciale devrait atteindre son paroxysme, ce qui permettra aux primes de risque de change de s’estomper et à la croissance mondiale de se redresser au second semestre de l’année.

Figure 2 : Le dollar américain a probablement atteint un sommet si la Fed continue de réduire ses taux

Sources : Bloomberg, BMO Gestion mondiale d’actifs, mars 2025.
* Niveau cible des taux d’intérêt (pour un cycle de hausses/réductions des taux) établi par la Fed

De plus, le programme protectionniste de Trump incite les principaux partenaires commerciaux des États-Unis à investir davantage dans la défense et à mettre en œuvre des politiques intérieures plus favorables à la croissance. C’est déjà le cas en Europe, où l’Allemagne a réformé son « frein à l’endettement » et adopté d’importants programmes de dépenses pour la défense et les infrastructures à hauteur de 20 % du PIB (produit intérieur brut) sur 10 ans. L’UE (Union européenne) a également soutenu un plan « ReArm Europe » visant à dépenser 800 milliards d’euros supplémentaires pour la défense tout en assouplissant les restrictions relatives à la dette imposées aux pays membres. Selon des multiplicateurs budgétaires de 0,5 à 1,0, l’incidence sur la croissance du PIB sera de plusieurs points de pourcentage au cours des prochaines années.

Au Canada, les dirigeants augmentent non seulement les dépenses de défense, mais discutent aussi des moyens d’éliminer les obstacles au commerce interprovincial, ce qui pourrait augmenter le PIB d’au moins 160 milliards de dollars par année, diversifier les exportations et accroître la capacité des pipelines.

La Chine est la figure emblématique du découplage des États-Unis. Confrontée à des années de contrôles des exportations et de droits de douane, la Chine a accéléré sa propre innovation, subventionné son industrie nationale et resserré ses liens avec d’autres partenaires commerciaux. Face à de nouveaux droits de douane, la Chine renforce ses mesures de relance alors que son économie sort de plusieurs années de marasme, relève sa cible de déficit à 5 %, la plus élevée depuis 15 ans, et accorde la priorité à la croissance de la consommation. Les dirigeants chinois s’intéressent à nouveau au secteur technologique national, qui demeure le seul véritable concurrent des technologies et des biotechnologies américaines. La Chine est le deuxième pays où la productivité induite par l’IA est la plus susceptible de se matérialiser en dehors des États-Unis. Par rapport aux États-Unis, l’Europe et les marchés émergents d’Asie sont également les plus exposés à la reprise économique en Chine.

Figure 3 : Les écarts de productivité par rapport aux États-Unis sont importants

Sources : Haver Analytics, BMO Gestion mondiale d’actifs, 31 décembre 2024.

Cette refonte des politiques peut s’avérer transformatrice en augmentant les taux obligataires à long terme, ce qui est bon pour les banques, et en améliorant la productivité, un domaine où les écarts par rapport aux États-Unis se sont considérablement élargis au cours des 15 dernières années (figure 3). Elle arrive au moment même où les États-Unis mettent en œuvre des politiques susceptibles de peser sur la productivité, par le biais de droits de douane qui nuisent aux chaînes d’approvisionnement et renchérissent les dépenses en immobilisations (fonds utilisés pour acquérir des actifs), et accordent la priorité à la production nationale, qui peut être plus coûteuse. En résumé, les meilleures perspectives de croissance et des taux obligataires plus élevés favorisent les indices fortement axés sur la valeur comme ceux de l’Europe et du Canada.

Une paix possible au Moyen-Orient et en Ukraine, où la guerre a provoqué un choc énergétique important, est un autre catalyseur de risque positif pour les actions non américaines. Les leçons tirées de la guerre en Ukraine incitent également l’Europe à repenser sa politique énergétique et à trouver des moyens de réduire les coûts de l’énergie, qui demeurent relativement élevés.


Les arguments en faveur d’une diversification régionale

Nous ne sous-estimons pas la résilience de la croissance américaine ou d’autres politiques de Trump sur la déréglementation et la réforme fiscale, qui devraient occuper le devant de la scène plus tard cette année. La principale conclusion est que les arguments en faveur d’une diversification au sein des actions, un pilier de l’investissement, se sont renforcés à notre avis, et que les actions non américaines offrent généralement des avantages nominaux (figure 4).

Figure 4 : Les corrélations régionales* avec les actions américaines montrent certains avantages de la diversification

* La corrélation montre la relation entre les variables. Plus près de +1/-1, les variables évoluent de façon semblable/différente.
Sources : Bloomberg et BMO Gestion mondiale d’actifs. En monnaie locale, depuis 2010. Données au 28 février 2025.


Répercussions sur le portefeuille : lorsque stratégique signifie tactique

Nous pensons que les investisseurs à long terme devraient accorder la plus grande attention aux facteurs qui alimentent une hypothèse de placement stratégique (c.-à-d. à horizon de plusieurs années) et éviter de courir après le momentum à court terme. Au-delà des changements de politique observés aux États-Unis et ailleurs, qui ont déclenché la phase initiale d’achat d’actions depuis octobre dernier, la valorisation renforce l’attrait à long terme des actions non américaines. Les décotes de valorisation pourraient encore se réduire, tandis que les bénéfices des sociétés non américaines ont une occasion de rattraper leur retard alors que les pays tentent de réduire les écarts de productivité.

Les politiques de Trump (protectionnisme accru et austérité budgétaire) pourraient entraîner une période prolongée de dépréciation du dollar américain et avoir une incidence sur la croissance à long terme et les flux de capitaux. De plus, la refonte de la politique budgétaire pourrait inciter les gestionnaires de fonds mondiaux à repenser leurs stratégies et la relocalisation des flux pourrait être importante. Les flux annuels nets de capitaux en provenance de l’étranger ont atteint un sommet de 1 400 G$ au quatrième trimestre de 2024 et propulsé la position des placements nets des portefeuilles américains vers de nouveaux sommets, avec des signes d’inversion au premier trimestre (figure 5).

Figure 5 : Des flux records de capitaux étrangers propulsent la position des placements net

Sources : Haver Analytics, BMO Gestion mondiale d’actifs, 31 décembre 2024.

En février, nous avons recommandé aux investisseurs de commencer à couvrir leurs actifs en $ US (voir le document Perspectives à l’égard du dollar canadien : les turbulences commerciales offrent une occasion à contre-courant de couvrir l’exposition au dollar américain). En ce qui concerne l’exposition aux actions, les investisseurs à long terme pourraient envisager l’EAEO plutôt que les marchés émergents et privilégier la stabilité des institutions démocratiques de la première. L’Europe et la Chine semblent les plus attrayantes sur le plan tactique, cette dernière ayant fait l’objet d’une surpondération tactique dans nos portefeuilles. En ce qui concerne l’Europe, nous recommandons les actions européennes non couvertes, car le nouveau régime de politique monétaire est haussier (optimiste) pour l’euro et les rendements européens sont positivement corrélés avec les fluctuations de l’euro (figure 6).

Figure 6 : Les actions européennes ont tendance à être positivement corrélées avec l’euro

Sources : Bloomberg, BMO Gestion mondiale d’actifs, mars 2025.

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