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L’économiste et l’historien : Deux points de vue d’experts sur la hausse de l’inflation

Décembre 2021

Michael Gregory

Directeur général, économiste en chef délégué et chef du Service des études économiques aux États-Unis

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Laurence B. Mussio

Ph. D, historien canadien du monde des affaires, auteur, professeur, conseiller en gestion et conseiller spécial des membres de la haute direction

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Sujet : Rapports et perspectives

​Les taux d'inflation montent en flèche partout en Amérique du Nord. En octobre, l'indice des prix à la consommation (IPC) a progressé de 4,7 % au Canada et de 6,2 % aux États-Unis sur 12 mois, deux hausses inégalées en 30 ans. C'est une tendance qui pourrait avoir de profondes répercussions sur l'économie, nos clients et nos activités.

Pour en savoir plus, nous nous sommes entretenus avec deux experts de BMO : Michael Gregory, économiste en chef délégué et chef, Études économiques, É-U, et Laurence Mussio, historien des affaires et conseiller spécial du Bureau du chef de la direction.

Les banques centrales maintiennent l'inflation à environ 2 % depuis des décennies. Pourquoi est-elle en hausse maintenant?

Michael Gregory : De nombreux facteurs entrent en ligne de compte. D'abord, il y a les goulots d'étranglement dans la chaîne d'approvisionnement. Ceux-ci sont le résultat des répercussions de la pandémie dans certains pays, mais aussi des changements climatiques. Prenez la pénurie mondiale de micropuces : Les deux tiers de l'approvisionnement proviennent de Taïwan, qui a connu une grave sécheresse – et il faut beaucoup d'eau pour fabriquer des micropuces. En même temps, la demande est élevée parce que les programmes de répit financier liés à la pandémie ont mis beaucoup d'argent dans les poches des gens et que ceux-ci sont prêts à le dépenser.

Les salaires sont un autre facteur important. Les travailleurs se sentent en mesure de quitter leur emploi et d'en trouver un autre mieux rémunéré. De plus, les entreprises refilent aux clients les coûts liés à l'augmentation des salaires et des autres dépenses.

Qu'avons-nous appris des périodes inflationnistes antérieures?

Laurence Mussio : Nous savons que l'inflation peut générer une importante volatilité politique. L'alchimie entre la spirale ascendante des prix et la stagnation des revenus de la classe moyenne entraîne souvent une instabilité sociale explosive et une aggravation des inégalités, comme ce fut le cas dans le contexte politique houleux des années 1970 et 1980. Cette semaine, Darrell Bricker, de l'entreprise Ipsos, a déclaré que l'inflation s'imposait très rapidement comme une préoccupation pour les Canadiens – risquant fort de déloger d'autres priorités en matière de politiques publiques.

Michael n'a pas mentionné les dépenses gouvernementales comme une des causes de l'inflation, mais il me semble que c'en est une. Les mesures de relance budgétaire et monétaire de l'administration américaine, dont l'ampleur se compare, historiquement, aux niveaux de la Seconde Guerre mondiale, ont de fortes chances de déclencher des pressions inflationnistes massives.

À quoi pouvons-nous nous attendre à court terme?

Michael Gregory : Je compare la situation actuelle au jeu de la taupe : dès qu'une contrainte d'approvisionnement est surmontée, une autre surgit en raison de la forte demande. Entre-temps, l'inflation continuera de progresser.

Le moment où l'inflation atteindra son sommet et l'ampleur de la résistance que nous rencontrerons sur la pente descendante dépendront de la manière dont les goulots d'étranglement seront éliminés. Notre équipe croit que cela s'avérera plus problématique que ne l'affirme la Réserve fédérale.

La bonne nouvelle, c'est que nous ne reviendrons probablement pas à l'inflation frénétique des années 1970, puisque les banques centrales sont devenues très habiles pour gérer ce type de situation. Elles peuvent augmenter les taux d'intérêt, et même si elles se contentent de les relever à un niveau neutre à long terme – de façon à ne pas stimuler ou freiner l'économie –, cela contribuera à calmer la situation. C'est comme enlever son pied de l'accélérateur sans mettre les freins. Je crois que la Banque du Canada commencera à hausser les taux d'intérêt dès le milieu de l'année prochaine, si ce n'est plus tôt. La Réserve fédérale suivra probablement, peut-être avec un peu de retard.

Laurence Mussio : Ce qui me préoccupe, c'est que les banques centrales ne peuvent pas augmenter trop ou trop peu les taux – elles doivent viser juste. Les années 1970 ne sont peut-être pas la bonne analogie historique; prenons plutôt le cas de la Banque centrale européenne en 2011 ou en 2012. On a décidé de réduire l'inflation en augmentant les taux d'intérêt, ce qui a plombé la croissance économique et aggravé une crise de la dette déjà sérieuse. Mais ce n'est peut-être pas le problème qui se pose en 2021. Le problème est peut-être que certains gouvernements en sont venus à la conclusion que la seule leçon à retenir de l'histoire, c'est de « faire les choses en grand » – en ignorant les leçons plus importantes et plus douloureuses qui sont le produit de notre relation avec l'inflation.

Michael Gregory : Bon point, Laurence.

D'autres choses m'inquiètent aussi. Premièrement, même une inflation à court terme peut entraîner des changements de comportement pouvant venir exacerber la situation. Tous les chefs d'entreprise auxquels je parle me disent qu'ils gonflent leurs commandes parce qu'ils ont des inquiétudes par rapport à l'approvisionnement et croient que les prix vont grimper – ce qui va nécessairement se produire, puisque tout le monde gonfle ses commandes!

Deuxièmement, les gens ont beaucoup d'argent de côté qu'ils peuvent utiliser pour compenser la hausse des prix, ce qui aura un effet inflationniste. Dans la plupart des cas, la hausse des prix finit par se résorber d'elle-même; les gens et les entreprises ont des contraintes budgétaires, de sorte que la demande réelle ralentit à mesure que les prix augmentent. Cette fois-ci, c'est différent.

Quelle sera l'incidence de la hausse de l'inflation pour les activités d’un conseiller?

Michael Gregory : Comme les taux d'intérêt augmentent et que l'écart (la différence entre ce que les banques payent aux déposants et ce qu’elles facturent pour les prêts) peut s'élargir, cela devrait avoir une incidence positive sur nos revenus.

Cependant, je crois que la véritable occasion qui s'offre aux conseillers réside dans l'offre de conseils à leurs clients. Un taux d'inflation constant de 3 % ou 4 % représente le double de ce que la plupart des gens d'affaires et des investisseurs ont connu depuis de nombreuses années. C'est un nouveau monde.

Prenez l'exemple de la planification financière. La plupart des baby-boomers avaient prévu un taux d'inflation de 2 % ou 3 %. Bon nombre d'entre eux devront se demander s'ils ont épargné suffisamment pour parer aux imprévus.

Les gens devront mieux planifier, et c'est sur ce plan que les conseillers peuvent les aider.

Laurence Mussio : Je crois également que l'inflation pourrait changer la façon dont les dirigeants des banques gèrent l’évolution de leurs activités. Bien sûr, les banques sont perçues comme gagnantes en matière d'inflation, mais la vie pourrait devenir plus complexe dans un contexte d'inflation durable. Pensez au risque de crédit et de marché. Pensez à l'effet qu'auraient un ralentissement des activités de fusion et d'acquisition et une augmentation des revenus issus des appels publics à l'épargne. L'inflation et la volatilité ont également une incidence négative sur la perception du public à l'égard des banques, une situation que nous n'avons pas connue depuis la grande crise financière.

Heureusement, les dirigeants des banques canadiennes peuvent compter sur une bonne équipe de conseillers canadiens pour enrichir leur propre réflexion stratégique de la perspective critique à long terme dont ils ont besoin pour faire des choix judicieux. C'est pourquoi Michael et le reste de l'équipe Études économiques sont tellement sollicités pour des entrevues ces temps-ci.

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